A Comissão Organizadora do Colóquio de Didáctica das Línguas-Culturas 2008 tem a honra e o grato prazer de convidar os membros da Comunidade Académica da Universidade do Minho para a Conferência de Abertura.
COLÓQUIODEDIDÁCTICADASLÍNGUAS-CULTURAS
Universidade do Minho ? 4 de Abril de 2008
? Sessão de Abertura
Intitulada Pour une éducation à la mondialité : Nouvelles
compréhensions stratégiques des sociétés et des cultures, que
será proferida, no âmbito da Sessão de Abertura do referido
evento, no dia 4 de Abril de 2008, às 14h30, no Anfiteatro da
Escola de Ciências desta Universidade, pelo Professor Doutor
Jacques Demorgon da Universidade de Reims (França).
Entrada livre (condicionada à capacidade do
Anfiteatro).
Departamento de Metodologias da Educação
Instituto de Educação e Psicologia
Breve biobibliografiae
resumo da conferência.
Breve biobibliografia
Après des études de philosophie et de sciences humaines à
Paris-Sorbonne
, Jacques Demorgon a été maître de
conférences en sociologie aux Universités de Bordeaux, Reims,
Paris et à l?École Nationale d?Administration. Il est, par
ailleurs, intervenant régulier auprès d?Offices et d?Instituts
européens de formations et de recherches. Ses travaux portent sur
le terrain des difficultés de communication et de coopération des
groupes internationaux et interculturels de longue durée. Il y
étudie les conjonctions des adaptations humaines et des histoires
dans les échanges interpersonnels comme dans la genèse des
cultures nationales. Il intervient aussi en formation auprès de
grandes entreprises. Ses analyses des cultures européennes, mais
aussi américaine et japonaise, figurent dans ses ouvrages dont :
L?histoire interculturelle des sociétés. Pour une information
monde
(2e
éd., 2002). Complexité des cultures
et de l?interculturel. Contre les pensées uniques
(3e éd.,
2004), Critique de l?interculturel
(2005), Guide
interculturel pour l?animation de réunions transfrontalières
(2007).
La mutation de l?imaginaire et les imaginaires des
relations culturelles dans les rencontres des jeunesses en Europe
et dans la pédagogie des langues-cultures, in J. Aden, Colloque
Aldidac 2007, à paraître, Université de Cergy-Pontoise,
2008.
Guide interculturel pour l?animation de réunions
transfrontalières
, (avec Evelyne Will-Müller et
Marie-Nelly Carpentier) - La mise en oeuvre des stratégies et des
cultures dans la coopération transfrontalière requiert la
connaissance des dynamiques adaptatives géographiques et
historiques. Cette connaissance complexe permet seule la
réduction des difficultés et le bon développement des
coopérations, Luxembourg, Editions Saint-Paul, 2007.
Langues et cultures, l?adaptation et l?histoire, in B.
Stein (Hrsg.), Wege zu anderen Sprachen und Kulturen,
Kovac, Hamburg, pp. 1-22, 2007.
La construction antagoniste des langues-cultures :
synchronie et diachronie »,
in C. Forestal, Y. Lefranc
(dir.), Tensions et controverses en FLE, FLS-FLM : des
conflits créatifs, Éla, Revue de didactologie des
langues-cultures et de lexiculturologie,
n° 145, Didier
Érudition Klincksieck, Paris, pp. 11-24, 2006.
Soucis du monde en devenirs dans la langue-culture
française. Antagonismes et synergies, in Un Fil de Soie. Langue
française, plurilinguisme et identités européennes, Synergies
Monde
n° 1, Vienne, Gerflint, pp. 114-140, 2006.
Critique de l?interculturel. L?horizon de la
sociologie- Au lieu d?être toujours
surpris, nous serions davantage capables d?anticiper les voies de
la violence, si nous savions combien les sociétés sont
différentes et même incompatibles. L?ouvrage présente les
concepts fondamentaux d?une nouvelle science : la
sociétologie
, étude de la singularité des sociétés,
Paris, Economica, 2005.
Les sports dans le devenir des sociétés. Médiations
& médias- Trois surprises. 1./ Celle
d?une étonnante relation entre la naissance grecque des sports,
leur renaissance britannique, leur double mondialisation
actuelle. 2./ Celle du caméléonisme des sports se mêlant au
religieux, au politique, à l?économique et à l?informationnel.
3./ En partageant le jeu des contraires, l?esprit des sports est
lié à l?esprit des lois, Paris, L?Harmattan, 2005.
Complexité des cultures et de l?interculturel. Contre
les pensées uniques- Premier manuel
fondamental d?études approfondies des cultures selon leurs
généralités, leurs particularités, leurs singularités. Six
approches sont exposées : systémique, historique,
stratégique, sectorielle, dimensionnelle et
auto-organisationnelle. Elles sont appliquées à plusieurs pays
dont l?Allemagne et la France, Paris, Economica, 3e
éd., 2004.
Dynamiques interculturelles pour
l?Europe- Une étude des difficultés et des
possibilités de se comprendre mieux en Europe à travers nos
histoires et nos adaptations. Les méthodes de formation tant
américaines qu?européennes y sont évaluées et développées dans la
perspective des nouvelles exigences interculturelles européennes
et mondiales, Paris, Economica, 2003.
L?histoire interculturelle des sociétés. Pour une
information monde -Étude comparative des
apports d?historiens, de sociologues et de philosophes sur la
construction des sociétés et de leurs cultures dans l?histoire, à
travers les violences, les religions, les politiques, les
techniques, les communications. Avec, en plus, l?étude de la
culture britannique et celle des mondialisations sportives,
Paris, Economica,
2e
éd., 2002.
L?interculturation du monde -Dans un contexte de guerre froide, la mondialisation
s?est constituée comme un défi économique au c?ur même de la
Triade : Etats-Unis, Japon, Europe. Elle a conduit l?URSS à
l?implosion et la Chine à l?évolution, Paris, Economica,
2001.
Guide de l'interculturel en formation(Lipiansky et 25 auteurs internationaux) Paris, Retz,
1999.
L?exploration interculturelle. Pour une pédagogie
internationale,Paris, A. Colin,
1989.
Identité européenne. Citoyennetés
nationales, Berlin-Paris, 2006.
À propos des échanges bi, tri et multilatéraux en
Europe, Berlin-Paris, 2002.
Pour consultation d?une bibliographie détaillée précisant
aussi les traductions et les publications sur les travaux de J.
Demorgon, s?adresser à j.demorgon@wanadoo.fr Conferência ? Resumo
Pour une éducation à la mondialité :
Nouvelles compréhensions stratégiques des sociétés et des
cultures
I./ Pour une éducation à la mondialité.
Nouvelles compréhensions stratégiques des sociétés et
des cultures
Notre actualité est faite de stratégies de globalisation
? économique, politique, militaire, informationnelle,
religieuse ? peu ou bien engagées en référence à la dimension
planétaire. C?est ainsi la mondialité qui représente la véritable
mutation du destin humain. La sociologie des sociétés et des
cultures ne peut qu?en être renouvelée.
1/ Sociétés et cultures doivent être
caractérisées à la fois de façon générale, particulière et
singulière. Cela aurait évité au FMI d?appliquer à toute société
son remède économique unique.
2/ Le lien entre nature et culture relève de
la discontinuité mais plus encore de la continuité. À travers la
culture, la nature s?élève, dans l?humain, au plan de la
conscience réflexive et de l?expérience problématique.
3/ La culture concerne ainsi la totalité des
actions humaines. Il n?y a pas, d?un côté, de l?économie ou du
politique qui serait à l?écart de la culture. Il n?y a pas de
culture qui n?aurait rien à voir avec l?économie ou le politique.
Cette séparation du stratégique et du culturel est un non sens
logique et pragmatique.
4/ Les évolutions historiques, réfléchies sur
le long terme, mettent en évidence la construction de
problématiques humaines générales. Celles-ci doivent être
régulées dans l?espace et le temps de l?expérience humaine. En
voici quelques-unes : ouverture, fermeture; stabilité, changement
(tradition, novation); unité, diversité; individuel, collectif;
autorité, liberté; égalité, inégalité, etc. Ces problématiques
peuvent être dites adaptatives en un sens qui intègre la
contradiction systémique de toute adaptation qui est soumission,
révolte et invention.
5/ La sociologie n?a pas facilement lié
individus et sociétés. Les secteurs d?activités vont constituer
ce lien de façon étendue et profonde, évolutive et durable.
L?homoreligiosus
, l?homme, animal politique
d?Aristote, l?homo oeconomicus
et l?homme informationnel
d?aujourd?hui, font l?histoire et sont faits par elle.
6/ Les acteurs humains ont été en conflits et
en arrangements au travers de leurs secteurs d?activités et c?est
ainsi qu?ils ont contribué à déterminer quatre grandes formes de
sociétés : tribales, royales, nationales et mondiales.
7/ Le passage du tribal au royal s?est
effectué dans la mesure où les acteurs du religieux et du
politico-militaire se sont associés contrôlant ainsi les acteurs
de l?économie et de l?information. Les royaumes et les empires
régresseront quand les acteurs associés de l?économie et de
l?information produiront la modernité au travers de la nation
industrielle marchande à perspective démocratique, troisième
grande forme de sociétés.
8/ On évitera toute causalité et tout
évolutionnisme linéaires simplistes : sociétés singulières et
grandes formes de sociétés se produisent ensemble. Déjà issue de
son passé complexe, chaque société singulière est aujourd?hui
soumise aux défis de la quatrième grande forme historique : la
société d?économie informationnelle mondiale.
9/ Le fait de pouvoir traiter ensemble les
quatre dynamiques ? problématiques adaptatives, secteurs
d?activités, formes générales de sociétés, sociétés singulières ?
entraîne un changement fondamental de paradigme. Loin des
réductions idéologiques, on travaillera à la construction d?une
systémique et d?une histoire processuelles.
10/ La logique inductive-déductive se contente de
relier le particulier et le général pour des classifications
identitaires des êtres et des choses. C?est une logique
transductive qu?il faut promouvoir pour mieux comprendre
maintenant les transformations des êtres et des choses.
11/ Cette logique transductive met en évidence deux
processus principaux à l??uvre dans la nature et dans l?histoire.
?L?articulation? fait fonctionner un ensemble contradictoire sans
trop altérer ses composantes. ?La crase? voudrait fusionner des
composantes incompatibles pour obtenir le maximum de supplément
de puissance. Des articulations institutionnelles mondiales sont
connues : ONU, OMC, Unesco, Cour internationale. Les crases le
sont moins comme celle amorcée par les États-Unis de Bush
conjoignant l?économique, le politique et le religieux et faisant
des États-Unis une société
?impériale-nationale-mondiale?.
12/ Tout cela montre l?insuffisance de la dyade
?identité, altérité? et la nécessité de son complément
fondamental : ?l?intérité?. En guerre ou en paix, les acteurs
humains sont, de toute façon, entre eux et avec la nature. Se
détournant d?une intérité, pourtant toujours là, ils font de
l?autre un ennemi à détruire. Ils croient les antagonismes
d?eux-mêmes destructeurs. Ils ne le sont pas d?avance. C?est
seulement s?ils reconnaissent les antagonismes que les humains
pourront les construire et se construire plus humains ou plus
inhumains.
II./ Un exemple de concrétisation pédagogique :
La triangulation cachée des relations culturelles au
c?ur de la didactique des langues-cultures
1/ Parler de langues-cultures représente une
évidence et en même temps un progrès. Évidence, car les cultures
étant l?ensemble reconnu, sélectionné, conservé, transmis,
cultivé de l?expérience d?un groupe humain, en lui-même, et parmi
les autres, la langue est en le premier résultat quasi-sacré.
?Honneur des Hommes ? Saint Langage? écrivait Valéry.
2/ L?expression ?langue-culture? est
cependant aussi un progrès si elle signifie la fondation de leur
compréhension dynamique nouvelle, commune, en référence conjointe
à l?adaptation humaine et à l?histoire.
3/ C?est ce dont la didactique des
langues-cultures doit pouvoir faire aujourd?hui son bénéfice.
Cela suppose que l?enseignement apprentissage des
langues-cultures puisse devenir une véritable aventure, en écho à
l?aventure humaine qui est celle de toute
langue-culture.
4/ La question est alors celle des nouveaux
moyens pour y parvenir. Nous présentons ici l?un des principaux
d?entre eux : la problématique adaptative. L?adaptation doit être
ici comprise en son sens le plus large qui comporte
l?anti-adaptation et se déploie comme soumission, révolte et
invention.
5/ L?aventure humaine productrice des
langues-cultures est pleine d?oscillations, de tâtonnements,
d?avancées et de retours. Seul son auto-réfléchissement sur le
long terme conduit à ce donné-construit que constitue la
systémique adaptative.
6/ Dans l?expérience singulière, ponctuelle
et momentanée, on pourra choisir de privilégier l?ouverture ou la
fermeture, le changement ou la stabilité, la diversité ou
l?unité, etc. Comme ces choix s?inverseront selon les
circonstances, les humains, grâce à la réflexion et à l?analyse,
comprennent que leur expérience est constamment aux prises avec
des orientations d?actions qui s?opposent.
7/ Ces directions opposées ne sont pas là
pour que l?une l?emporte sur l?autre mais bien plus souvent pour
qu?elles puissent se composer au service de la meilleure
résolution possible de chaque situation singulière et
concrète.
8/ Une problématique adaptative n?est pas
nécessairement binaire. Plusieurs d?entre elles sont déjà
clairement énoncées comme ternaires. Voyons comment l?une d?elles
? précieuse pour la didactique des langues-cultures ? s?est
construite et se construit au cours de l?histoire.
9/ La singularité des langues-cultures
conduit à reconnaître l?existence de situations et de relations
multiculturelles.
10/ Toutefois, des unifications religieuses,
politiques, économiques, informationnelles, ne cessent d?être
mises en ?uvre. Cela conduit à reconnaître l?existence de
situations et de relations transculturelles.
11/ Entre ces deux directions opposées privilégiant
davantage de séparation ou davantage de réunion, les humains ne
cessent de s?entretenir à travers des activités pacifiques ou
violentes, commerciales ou guerrières. Cela met en évidence des
situations et des relations toutes interculturelles bien que très
différentes les unes des autres.
12/ La systémique adaptative humaine peut, dès
lors, mettre en évidence cette problématique ternaire ?multi,
trans, interculturelle?.
13/ Dans telle configuration géohistorique, chaque
pays produira sa propre adaptation, ?multi, trans,
interculturelle?. Les Etats-Unis ont d?abord privilégié un
melting-pot
ségrégationniste. Celui-ci supposait un
multiculturalisme discriminatoire qu?ils ont de mieux en mieux
tempéré.
14/ La France se caractérise, encore aujourd?hui,
par le privilège qu?elle accorde à un transculturel républicain
qui entraînerait presque un déni des réalités multiculturelles.
L?interculturel de violence qui se manifeste ne lui a pas encore
permis de construire l?interculturel pacifique
nécessaire.
15/ Nous n?avons pas vraiment quitté la didactique
des langues-cultures. Enseignants, enseignés et membres des
groupes contextuels sont tous, à un moment donné, dans leur
propre conjoncture singulière ?multi, trans et interculturelle?.
L?enseignant doit prendre conscience qu?il a sa propre
construction ternaire. Chacun des enseignés à la sienne. Et tous
se réfèrent à des membres d?autres groupes qui ont aussi la
leur.
16/ Ces constructions peuvent être déjà présentes
dans les langues de référence mais elles peuvent aussi ne pas
encore y être inscrites.
17/ On voit bien ainsi à quel point l?enseignement
apprentissage des langues-cultures est une aventure au cours de
laquelle les pensées et les actions des uns et des autres ne
cessent d?interférer. Les problématiques adaptatives constituent
un outil nouveau précieux qui nous alerte sur la diversité et la
complexité de ces interférences.